Anna Glasgow

Critique en ligne… http://annasbookshelf.wordpress.com/2012/11/19/la-solitude-a-la-couleur-de-lazur-de-constance-dima/

La solitude a la couleur de l’azur

Publié le 19 novembre 2012

Auteur : Constance Dima

Pays : Grèce

Éditions : Persée

Date de parution : 2011

Genre : roman contemporain, lyrisme méta-moderne

Nombre de pages : 92

Mon avis

J’ai découvert cette lecture grâce aux Éditions Persée qui m’ont proposé ce roman. C’est un livre que je découvre, mais aussi un genre et un thème tout à fait inconnus pour moi. Je n’ai vraiment pas l’habitude de lire ce genre d’écrit en général, mais j’ai beaucoup apprécié élargir mon horizon et en apprendre plus sur cette auteur grecque.

Je vais donc commencer par vous présenter l’auteur. Constance Dima est née à Grammos en 1948 dans la région grecque de Kastoria. Elle a passée son enfance et adolescence en Tchécoslovaquie, a ensuite effectué des études dans le tourisme en Bulgarie et a complété ses études par l’apprentissage de la langue française. Elle a principalement travaillé en tant que professeur de français en Grèce et en Bulgarie. Puis elle part vivre en Belgique où elle continue d’enseigner. Depuis 2009, elle vit en Grèce, près de Heraklion en Crète. Elle écrit des romans, poèmes, témoignages et essais en français et en grec, est également traductrice littéraire.

La solitude a la couleur de l’azur est un roman qui m’a d’abord séduit par son titre très poétique. Une lecture qui de prime abord m’a semblé particulière par son thème et son genre dit de « lyrisme méta-moderne » et qui nécessite donc une certaine concentration. Le roman débute sur une préface présentant les personnages et annonçant ce qui va se dérouler dans le livre, il est construit d’une manière très originale et j’ai trouvé que cette annonce m’a aidé à mieux appréhender le texte et à me donner des repères. Nous découvrons un échange de lettres entre un homme et une femme et qui se déroule sur un peu plus d’une année.

Il y a Lucien, un poète de cinquante ans, a la plume tout à fait remarquable malgré sa difficulté à se faire connaître. Il vit en France, est assez sûr de lui et est même comparé à un Don Juan. C’est un personnage d’âge mur qui parle ouvertement d’amour et de ses relations avec le sexe féminin. Danaé elle, est plus dans la retenue. Dès le départ nous n’avons que les messages de Lucien et nous en apprenons sur elle que par l’intermédiaire de ce dernier. Danaé, qui elle vit en Grèce, est plus secrète et semble avoir plus de difficultés à dévoiler ses sentiments. Plus délicate et franche que Lucien, elle ne conçoit pas l’amour de la même façon.

Dans ce roman les deux personnes entretiennent une relation très proche. Cette relation évolue au fil des pages et se dégrade parfois quand les avis divergent. Ils se rendent visitent de temps en temps, en France ou en Grèce et parlent de voyages. Ce n’est qu’à la page 70 que Danaé intervient directement. Elle se lasse un peu de ses échanges avec Lucien et son désir pour lui revient par moment car elle est séduite par sa poésie, mais elle ne supporte pas le comportement de celui-ci sur certains points ce qui va la mener à vouloir cesser tout contact avec lui. Les deux personnages collaborent ensemble car Danaé traduit des poèmes. Lucien m’a justement un peu agacé par moments car je trouvais qu’il jouait trop avec les sentiments de Danaé sans vraiment se rendre compte de ce qu’il faisait. A plusieurs reprises il mentionne le domaine professionnel et le met en avant ce qui casse un peu la relation qu’ils entretiennent.

Certains noms sont empruntés à la mythologie grecque, une touche originale dans un texte qui reste très moderne. Le vocabulaire employé est parfois un peu cru. Le thème principal est celui de l’amour, de la solitude de l’être qui aime. Les textes sont très délicats et je ne me suis pas ennuyée à le lire. J’ai même lu ce livre d’une traite. Même si le thème abordé ne me touche pas spécialement, j’ai trouvé cette lecture plaisante et cela me donne également envie de découvrir d’autres auteurs grecs modernes. Le gros point positif reste pour moi la plume de l’auteur, qui n’est pas accessible à tout le monde, mais reste remarquable.